À la découverte des Antilles
La cuisine antillaise

La cuisine antillaise réunit des ingrédients et des techniques provenant des différentes régions du monde, notamment l’Afrique, la France et le sous-continent indien.
Acras
On peut déguster des acras en apéritif ou en entrée. Ces petits beignets frits sont le plus souvent préparés avec de la morue mais il y a aussi des recettes avec d’autres poissons et/ou des fruits de mer. Des herbes et des épices complètent l’assaisonnement. C’est un mets originaire d’Afrique de l’Ouest et on en trouve des variantes en Guadeloupe, en Martinique et en Haïti.
Colombo
Le nom de ce mets renvoie au mélange d’épices indispensable à sa préparation et dont la composition variable inclut très souvent du cumin, de la coriandre et du poivre. Des engagés (indentured labour) Indiens et Sri Lankais sont arrivés aux Antilles au 19e siècle pour travailler dans les plantations de canne à sucre et ont apporté avec eux ce plat, qu’ils ont adapté avec des ingrédients locaux. On peut commander un colombo au poulet, au poisson et ainsi de suite.

Cocktails au rhum
Comme la production du sucre a toujours été un aspect essentiel de l’économie antillaise, il n’est pas surprenant que les cocktails typiques de cette région soient préparés avec du rhum. On affectionne notamment le « ti-punch », cocktail au nom créole qui mélange rhum, lime et du sirop de canne. Un autre classique, le « punch planteur », met en vedette des fruits tropicaux comme l’ananas et la goyave.
La Révolution haïtienne

À l’époque moderne, les peuples du monde s’organisent en états-nations et les Haïtiens sont un des premiers à se rebeller contre l’autoritarisme des rois, exigeant leur liberté. Au cours du 18e siècle, Haïti (nommé alors Saint-Domingue), avec ses centaines de plantations, était devenue une colonie très rentable. Mais la vie des personnes noires réduites en esclavage qui produisaient cette richesse était caractérisée par la brutalité plutôt que la prospérité. Les esclaves, qui constituaient plus de 90% de la population, se sont révoltés contre cet assujettissement dès 1791, forçant le gouvernement français à décréter la fin de l’esclavage en 1794. Haïti déclarera son indépendance le 1er janvier 1804 – la deuxième nation à le faire dans les Amériques. En 1825, craignant une invasion française, Haïti accepte de payer 150 millions de francs comme « réparations » aux anciens maîtres. On ne finira de payer cette énorme dette qu’en 1947, ce qui explique en grande partie la malheureuse situation économique et politique de Haïti depuis sa grande révolution.
Le carnaval

Source: Mstyslav Chernov, Wikipédia (CC BY-SA)
Les carnavals aux Antilles sont des événements culturels majeurs qui célèbrent la richesse culturelle et l’histoire des îles. Ils débutent généralement le premier dimanche de janvier (Épiphanie) et durent environ deux mois, se terminant souvent autour du Mardi Gras.
Les célébrations comprennent des défilés de chars colorés, des déguisements variés, des danses, des musiques locales (comme le gwoka en Guadeloupe) et des jeux. Le Roi Vaval est le personnage central des carnavals antillais, généralement présenté au public en tête du premier défilé. En Martinique, une autre figure importante est le Diable Rouge (Papa Diab), souvent entouré de ses diablotins (ti djab).
Certains historiens pensent que le carnaval a commencé à la fin du XVIIIe siècle à Trinité-et-Tobago, où les esclaves ont créé leurs propres rituels de défi face aux interdits de participation aux célébrations des propriétaires de plantations françaises.
Les carnavals aux Antilles sont riches en traditions, en couleurs et en musiques, reflétant la diversité et le dynamisme de la culture antillaise.
Le créole

« Ede pou kit La Digue prop silvouple. » (Aidez pour quitter La Digue propre, s’il vous plaît). Source: Wikipédia, Remi Jouan (CC BY-SA)
Dans le contexte des langues, le terme « créole » désigne une langue née du contact entre une langue européenne et une langue locale ou importée, et qui est devenue langue maternelle dans une communauté créole. Les langues créoles se sont souvent développées dans des contextes de colonisation, où des populations de différentes origines linguistiques étaient forcées de cohabiter et de communiquer.
Les créoles à base lexicale française dans les Antilles, à La Réunion et à l’île Maurice sont des langues qui ont évolué à partir du français. Le vocabulaire de ces langues est principalement dérivé du français, et la grammaire est riche et structurée, intégrant des influences des langues locales ou importées. Les créoles antillais incluent le créole guadeloupéen et le créole martiniquais, influencés par les langues africaines et amérindiennes. Les créoles réunionnais et mauricien sont influencés par les langues malgaches, africaines et indiennes.
Voici quelques exemples de mots et d’expressions dans les langues créoles :
- Allons bouger ! (créole réunionnais) – On y va !
- An pa ka kompwann (créole guadeloupéen) – Je ne comprends pas
- Mo kontan twa (créole mauricien) – Je t’aime
- Pani pwoblem (créole martiniquais) – Pas de problème
Les créoles à base française sont des éléments essentiels de l’identité culturelle des régions où ils sont parlés. Ils reflètent l’histoire complexe de la colonisation et de la résistance culturelle.
La Grande Soufrière

La Grande Soufrière, située sur l’île de Basse-Terre en Guadeloupe, est un volcan actif et le point culminant des Petites Antilles, atteignant 1 467 mètres. Connue sous le nom de « grande sortie de soufre » (sulphur), cette montagne est une destination populaire pour les randonneurs. Sa dernière éruption magmatique remonte à environ 1530, mais elle a connu plusieurs éruptions phréatiques depuis. Aujourd’hui, La Grande Soufrière est surveillée de près par les volcanologues. Les visiteurs peuvent explorer ses sentiers de randonnée, offrant des vues spectaculaires sur la forêt tropicale et les paysages volcaniques. La montée vers le sommet permet de découvrir les fumerolles et les sources chaudes, témoignant de l’activité volcanique continue.