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À la découverte de l’Afrique du Nord et le Liban

Capsules

L’évolution des musiques traditionnelles

Danse traditionnelle libanaise de dabké interprétée par la troupe Nasser Makhoul
Danse traditionnelle libanaise de dabké interprétée par la troupe Nasser Makhoul. Source: photo par Ministère du Tourisme du Liban de Wikipedia (CC0)

Les musiques traditionnelles d’Afrique du Nord et du Liban connaissent une transformation remarquable à travers leur fusion avec des genres contemporains.

Le raï algérien est né dans les années 1920 à Oran, une ville en Algérie. À l’origine, c’était une musique utilisée pour exprimer la révolte et la liberté. Aujourd’hui, il continue à vivre grâce à des artistes comme DJ Snake, qui lui rend hommage dans sa chanson “Disco Maghreb”.

Parallèlement, la dabké libanaise transcende ses origines rurales pour devenir un puissant symbole d’identité culturelle au Liban. Elle est souvent utilisée lors de fêtes et dans la scène musicale. Des artistes récents comme le collectif Disco Dabké et le chanteur Joe Azar popularisent la dabké auprès d’un public plus jeune en la portant sur les scènes de clubs et dans des productions pop électroniques.

Au Maroc, le gnawa représente une tradition musicale spirituelle issue d’influences africaines, arabo-musulmanes et berbères. Caractérisée par des rythmes hypnotiques au guembri et aux qaraqeb, elle connaît aujourd’hui une renaissance grâce à des artistes comme Majid Bekkas et Saïd Mesnaoui qui la fusionnent avec le jazz et le rock.

Ces expressions musicales montrent comment les traditions et les nouveautés peuvent vivre ensemble. Elles aident à redécouvrir des racines culturelles tout en utilisant des styles musicaux modernes.

La renaissance culinaire : entre tradition et modernité

Des chefs innovants révolutionnent l’art culinaire maghrébin et libanais en réinventant les saveurs ancestrales.

Couscous au poulet, restaurant Dar Hatim, médina de Fès. Source: photo par Marcy de flickr.com (CC BY-NC-ND 2.0)

Au Maroc, la cuisine de rue à Marrakech et Casablanca modernise msemen crousti-fondant, brochettes juteuses et harira pour séduire une clientèle nouvelle. Le thé à la menthe, boisson conviviale par excellence, se décline en bars à infusion modernes et en variantes au jasmin à la fleur d’oranger ou à la bergamote pour une fraîcheur parfumée. Au Liban, taboulé et houmous osent grenade, zaatar sauvage ou huile d’olive fumée. En Tunisie, les pâtisseries inspirent des mariages pistache-sésame, agrumes confits et touches salées.

Le couscous, symbole culturel du Maghreb, dépasse les traditions pour devenir une signature gastronomique contemporaine. La semoule est légère et fine, les légumes sont rôtis avec des épices comme le ras el-hanout, les pois chiches sont tendres, et le bouillon sent la cannelle et le gingembre. On ajoute de la viande d’agneau effilochée ou des légumes grillés, puis un peu d’huile d’argan. Le plat arrive chaud et laisse un goût épicé en bouche.

Caftan marocain du styliste Karim Akrouf
Caftan marocain du styliste Karim Akrouf Source: photo par Lord Ruffy98 de Wikipedia (CC BY-SA 4.0)

La mode maghrébine contemporaine

Les créateurs nord-africains révolutionnent la mode en réinterprétant les vêtements traditionnels. Au Maroc, des marques comme Zyne modernisent les babouches, tandis qu’en Algérie, l’intégration de la broderie sfifa dans des créations contemporaines redéfinit l’élégance maghrébine. Yves Saint Laurent, né à Oran en Algérie, a quant à lui contribué à faire rayonner le chic maghrébin sur les podiums internationaux. Cette fusion entre kaftan, djellaba et streetwear moderne reflète l’identité hybride des jeunes qui naviguent entre tradition familiale et codes vestimentaires globalisés.

Les médinas de Marrakech et de Fès

Médina de Fès (Maroc)
Médina de Fès (Maroc). Source: photo par Adert de Wikipedia (CC BY-SA 4.0)

Nichées au cœur du Maroc, les médinas de Marrakech et de Fès reflètent une histoire millénaire. À Marrakech, la Médina se compose de ruelles ocres et la place Jemaa el-Fna se transforme au crépuscule en théâtre vivant : conteurs, musiciens et étals de cuisine de rue se mêlent aux parfums d’épices et aux lanternes finement travaillées des souks[1].

À Fès el Bali, fondée au IXᵉ siècle, la plus ancienne médina encore habitée offre un réseau de tanneries colorées et de madrasas ornées de zellige. Ateliers de poterie, maroquinerie et bijouterie bordent les ruelles, montrant un savoir-faire très ancien.

Entre l’effervescence créative de Marrakech et le calme patrimoniale de Fès, ces deux joyaux montrent un diptyque[2] saisissant où chaque pierre et chaque artisan racontent l’histoire d’un Maroc à la fois profondément attaché à son passé et résolument tourné vers l’avenir.

Les mots arabes dans le français de tous les jours (registre familier)

  • un caoua/kawa [kawa] – café
  • seum [sœm] – « avoir le seum » = être dégoûté(e)/énervé(e)
  • nouba – fête; « faire la nouba » = faire la fête, souvent avec excès
  • kif-kif [kifkif] – pareil, la même chose.
  • kiffer – aimer, apprécier, priser
  • ramdam [ramdam] – vacarme/bruit
  • souk [suk] – endroit bruyant et désordonné

En chanson


  1. un souk = marché public couvert au Moyen-Orient
  2. un diptyque = œuvre artistique en deux parties

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