15 Sécurisation culturelle – Évaluation complète de l’état de santé subjectif

Sécurisation culturelle

Il est important de procéder à une évaluation complète de l’état de santé subjectif d’une manière respectueuse de la culture.    La sécurisation culturelle fait référence à la création d’espaces sécuritaires où les patients peuvent interagir avec les professionnels de la santé sans jugement, réductionnisme racial, racialisation ni discrimination.

La sécurisation culturelle commence par la compréhension des structures culturelles dominantes qui servent à exclure des personnes en fonction de leurs pratiques culturelles (croyances, vêtements, langue) ou de leur identité culturelle (appartenance ethnique). Par exemple, les structures dominantes perpétuent ouvertement l’exclusion lorsque les services sont disponibles seulement en anglais ou en français. Le système perpétue subtilement l’exclusion lorsqu’il fait sentir aux personnes qu’elles sont différentes ou dans une catégorie à part en raison de leurs croyances ou de leurs opinions sur la santé.

Lorsque vous cherchez des renseignements sur la santé culturelle ou des données subjectives auprès d’un patient, il est important de faire preuve d’esprit critique et de reconnaître l’histoire coloniale, l’iniquité du pouvoir et l’injustice. Réfléchissez à la raison pour laquelle vous posez des questions : est-ce à des fins de réductionnisme racial, ou pour mieux comprendre le profil de santé et de maladie du patient? Comme décrit dans le tableau 3.1, de nos jours, il est plus approprié de faire preuve d’autoréflexion critique, notamment lorsque le professionnel de la santé remet en question les stéréotypes et ses propres préjugés.

Questions d’autoréflexion Justification
 

Comment décrirais-je ma propre culture?

 

Réfléchir à la façon dont vous répondriez à une question que vous posez à un patient est toujours une bonne façon d’analyser ses propres actions. Réfléchissez à la question pour savoir si elle est claire ou si elle porte à confusion. Réfléchissez bien à la façon dont vous définissez la culture et à la façon dont vous y pensez. Nous avons tous des pratiques culturelles; certaines personnes s’alignent beaucoup plus sur la culture dominante que d’autres. Dans certains cas, les personnes qui s’alignent sur la culture dominante ont l’impression de ne plus avoir de culture ou de ne pas reconnaître leur propre culture. Réfléchissez à ce que signifie être beaucoup plus aligné ou non sur la culture dominante et à la façon dont ces possibilités peuvent être perçues dans votre pratique infirmière.

 

Quelles suppositions ou quels préjugés ai-je à propos de la culture?

 

Les préjugés deviennent problématiques lorsqu’ils sont incarnés et considérés comme légitimes. Il est important de réfléchir à l’influence des suppositions et préjugés sur la façon dont vous percevez la culture, notamment la langue principale, les connaissances dominantes et les concepts sur la santé et la maladie, pour savoir créer des espaces respectueux de la culture. En plus d’envisager de « mettre de côté » vos préjugés ou vos suppositions, réfléchissez au système de croyances qui a nourri vos propres préjugés. Qu’est-ce qui a alimenté votre raisonnement?

 

Comment l’héritage historique peut-il influencer et éclairer les soins de santé que je prodigue?

 

Historiquement, les soins de santé servaient de véhicule aux pratiques impériales et religieuses, et ces héritages ont façonné le contexte actuel des soins de santé. Les soins de santé occidentaux forment un système de croyances fondé sur des données empiriques, alors qu’ailleurs dans le monde d’autres pratiques sont adoptées. Reconnaître que tous les patients apportent un contexte culturel historique dans leurs interactions avec les professionnels de la santé est utile pour créer des espaces sécuritaires sur le plan culturel.

 

Quel est l’effet de la façon dont je m’exprime sur la sécurisation culturelle?

 

La langue endoctrine ses locuteurs. Ce phénomène est souvent représentatif d’un système de croyances plus vaste. Cet endoctrinement influence nos actions (la façon dont nous parlons des autres et interagissons avec les patients). Par exemple, étiqueter quelqu’un en fonction de sa race ou de sa religion renforce la stigmatisation de « l’autre » et lui impose une identité. La « chosification » fait référence aux termes qui réduisent une personne à l’état d’objet (le diabétique, l’alcoolique), ce qui insinue que la personne est dépourvue de nuances au-delà de sa pathologie telle qu’elle est définie par un système biomédical. Pensez à la façon dont vous vous exprimez et à ses effets sur le patient.

Tableau 3.1 : Créer un espace respectueux de la culture

Questionnaire

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