Chapitre 9 : Récupération des langues autochtones
David Kanatawakhon-Maracle
9.5 Parler le mohawk et la réconciliation
Dans ce module, David Kanatawakhon-Maracle partage son point de vue selon lequel la langue jouera un rôle essentiel dans les efforts de réconciliation, et parle de certains des défis liés au maintien d’une langue alors que l’anglais est si dominant dans la société canadienne.
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Transcription de la vidéo
[CA : Je pensais à vos étudiants, à savoir s’ils allaient parler mohawk à leurs enfants quand ils en auront, à votre avis?]
Je pense que c’est vraiment à l’étudiant de décider, je veux dire, ils ont peut-être pensé que l’apprentissage de la langue est difficile. Trouver un partenaire compatible qui parle également la langue sera la ;véritable épreuve. Et certains d’entre eux ont trouvé des partenaires avec qui ils élèvent des enfants.
[CA : Y a-t-il donc des enfants qui apprennent à parler cette langue en grandissant?]
Oui.
[CA : Est-ce que cela se produit de plus en plus souvent?]
Oui.
Les gens ne réalisent pas que l’apprentissage d’une langue est un processus qui dure toute la vie… Moi, de temps en temps, je tombe sur du vocabulaire – oh, wow ce mot – et puis juste… apprendre du nouveau vocabulaire, des mots que je n’avais pas entendus avant ou des mots que j’avais entendus, mais pour lesquels je n’avais pas eu le temps de comprendre le contexte et donc, je suis toujours en phase d’apprentissage, vous savez, même en tant que locuteur.
Nous avons besoin d’une langue. Je ne sais pas comment nous fonctionnons sans langue. Et aujourd’hui, avec les autochtones, vous savez, il y a tellement de choses, de réconciliations en cours, etc. Il y a des années, dans ma communauté d’origine, beaucoup de fermiers qui vivaient autour du territoire parlaient aussi le mohawk. De manière très minimaliste en quelque sorte, car ils embauchaient beaucoup de gens du territoire pour travailler dans leurs fermes. Ils ont donc appris le mohawk. Ils l’ont appris dans une certaine mesure. Vous pouviez aller dans des magasins à Deseronto et les commerçants, vous savez, conversaient avec les gens en mohawk. C’était le mohawk qui était lié à l’achat et à la vente de produits, mais ils le parlaient quand même. Pour moi, c’est un signe de la réconciliation. C’est lorsque deux groupes se sont réconciliés – d’accord, vous êtes là, vous parlez votre langue, mais je vais apprendre à parler avec vous surtout parce que je veux votre argent – et… nous, vous savez, nous parlerons votre langue parce que nous avons besoin de vos produits. Je veux dire qu’il y a toujours des concessions à faire entre deux groupes qui se sont réconciliés, mais à mon avis, lorsque les gens prennent ;le temps d’apprendre votre langue, ils ont un certain respect.
[CA : C’est ce que je pensais – c’est certainement une preuve de respect, le fait que j’estime suffisamment l’interaction avec vous pour le faire dans votre langue.]
Oui, et ceux qui veulent interagir davantage, apprennent davantage sur ;la langue.