Chapitre 9 : Récupération des langues autochtones

David Kanatawakhon-Maracle

9.2 Apprendre le mohawk

David Kanatawakhon-Maracle

Certains Mohawks ont appris à parler le mohawk en grandissant parmi des personnes qui le parlent couramment. Beaucoup d’autres essaient d’apprendre à parler le mohawk à l’école ou à l’université. Avoir des connaissances en linguistique peut faciliter l’apprentissage d’une seconde langue à certains égards.

;

 

Un ou plusieurs éléments interactifs ont été exclus de cette version du texte. Vous pouvez les consulter en ligne ici, mais notez que le contenu est en anglais : https://ecampusontario.pressbooks.pub/essentialsoflinguistics2/?p=239#oembed-1

Transcription de la vidéo

L’une des choses à propos des langues, c’est que je comprends le mohawk et je parle le mohawk parce que j’ai entendu des centaines de personnes le parler.

[CA : D’accord. C’est donc ainsi que vous ;l’avez appris, en grandissant dans la communauté où il était parlé?]

Oui, j’ai grandi avec des Mohawks et des Anglais, et quand je suis devenu adolescent, j’ai passé ;beaucoup plus de temps avec les personnes plus âgées, parce qu’elles étaient plus enclines à ;parler le mohawk. De plus, je trouve les personnes plus âgées beaucoup plus divertissantes que ;les jeunes adultes, car elles n’ont plus les soucis et ;le stress des jeunes. Et les histoires, je veux dire, ce qui est vraiment ;drôle, c’est que je trouve qu’avec les personnes plus âgées, elles sont plutôt ;méfiantes, vous savez, il faut leur rendre visite souvent avant de ;percer leur carapace et d’avoir accès à leurs connaissances. ;Et je suppose que dans une certaine mesure, c’est de l’égoïsme, mais en même temps ;ces gens ont une tradition à transmettre; leur responsabilité est de la transmettre et s’ils ont décidé que personne ne veut l’entendre et qu’ils arrêtent de la raconter, alors elle meurt avec eux. J’ai donc découvert qu’en passant beaucoup de temps avec les personnes âgées, nous entendons beaucoup d’histoires.

Et ce qui est amusant aussi, c’est que l’une des choses que j’ai découvertes avec la langue, c’est que ces histoires étaient beaucoup plus amusantes en mohawk qu’elles ne l’étaient en anglais. Ils deviennent grincheux, grognons et malheureux quand ils parlent anglais et je ne sais pas pourquoi parce que, c’est juste… J’avais un oncle qui venait nous rendre visite et, eh bien, il se plaignait de tout, il râlait à propos de n’importe quoi et il semblait toujours si irritant en anglais, mais quand il ;parlait Mohawk, nous passions beaucoup plus de temps à rire. Parce que c’était la langue de son enfance et c’est ainsi qu’il a grandi, et il raconte des histoires de cette époque qui sont souvent plus amusantes ou plus intéressantes que ce qu’il doit faire aujourd’hui en anglais.

J’ai reçu des étudiants qui ont suivi pendant plusieurs années le programme d’immersion de Six Nations. Ils semblent avoir un sens de la langue, mais ne sont pas des locuteurs. Le cours que j’enseigne actuellement est un cours assez dense basé sur la grammaire ;parce que je trouve que vous pouvez apprendre tout le vocabulaire ;que vous voulez, si vous n’avez aucun sens de la grammaire de cette langue, vous ne saurez pas comment ;utiliser ce vocabulaire? Qu’allez-vous en faire? Et le fait est que les élèves qui sont arrivés et qui ont des notions de la langue, ils connaissent beaucoup de vocabulaire… mais ne peuvent rien en faire! Ils savent comment dire les expressions, ils connaissent les dialogues, ils savent tout un tas de choses que je trouve très bien, parce que vous connaissez au moins la prononciation, ce qui est un bon point de départ. Les anglophones ne peuvent pas aller au-delà de ce qu’ils voient écrit. « Eh bien, mais c’est un “t”, c’est écrit comme un “t” » Je lui réponds que oui, mais ça se prononce [d].

[CA : Et, c’est là où, en fait, en pensant à mes étudiants, le fait d’avoir suivi un cours d’introduction à la linguistique aiderait à dire, eh bien, c’est un allophone et lui expliquer que c’est voisé à certains moments et pas à d’autres. Quelqu’un qui a fait un cours d’introduction à la linguistique pourrait comprendre cela.]

Oui. J’ai enseigné à des étudiants qui m’ont dit qu’ils avaient suivi un cours de linguistique et que cela les avait aidés dans leur prononciation. Ils en sont plus conscients. […]

License

Icon for the Creative Commons Attribution-NonCommercial-ShareAlike 4.0 International License

Les bases de la linguistique, 2e edition Copyright © 2022 by Catherine Anderson; Bronwyn Bjorkman; Derek Denis; Julianne Doner; Margaret Grant; Nathan Sanders; Ai Taniguchi; and eCampusOntario is licensed under a Creative Commons Attribution-NonCommercial-ShareAlike 4.0 International License, except where otherwise noted.

Share This Book