Chapitre 7 : Sémantique
7.5 La nature du sens lexical
Vidéo, partie 1
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Connaissance lexicale et connaissance du monde
Nous sommes maintenant prêts à aborder la grande question de ce chapitre : qu’est-ce que le sens lexical? La nature du sens lexical fait encore l’objet de nombreux débats. Nous aborderons ici quelques théories du sens lexical.
« Qu’entend-on par le sens des mots? » Pour comprendre la difficulté de cette question, examinons d’abord un exemple : le mot chaise ; (celui qui désigne un meuble). Il y a beaucoup de choses que vous savez sur les chaises en raison de votre expérience de vie. Autrement dit, vous avez beaucoup de ;connaissances du monde ; (que l’on appelle parfois ;connaissances encyclopédiques) à propos des chaises. La connaissance du monde fait partie de votre ;cognition générale, c’est-à-dire l’ensemble des processus mentaux utilisés pour acquérir de nouvelles connaissances. Le concept de ;chaise que vous avez en tête est un sous-ensemble de cette connaissance du monde. Les concepts sont les éléments constitutifs de la pensée. Ainsi, votre concept de ;chaise ;est votre compréhension abstraite de ce qu’est une chaise. L’expression linguistique chaise est étroitement liée à un groupe de concepts; ce lien constitue la signification linguistique, ou le sens de ce mot.
La question est maintenant de savoir quelle est la relation entre l’entrée lexicale ;chaise ;et votre conception d’une chaise. Une question fondamentale que nous devons nous poser est de savoir si le sens lexical et les concepts sont des choses distinctes ou si les sens lexicaux sont des concepts. Si nous établissons qu’il s’agit de choses distinctes, l’architecture de l’esprit pourrait ressembler à la représentation de la figure 7.5. L’étoile dans l’image indique ce qu’est le « sens » selon cette théorie.
Selon cette approche, l’entrée lexicale du mot chaise serait accompagnée d’informations phonologiques (la manière dont le mot se prononce ou est représenté en langue des signes), syntaxiques (la catégorie syntaxique) ainsi que sémantiques, c’est-à-dire le sens lexical. Ainsi, nous pourrions affirmer que l’entrée lexicale pour chaise est accompagnée d’une certaine description de la « définition ». Les études antérieures sur la sémantique lexicale tendaient à adopter cette approche selon laquelle les « sens sont des définitions », notamment les travaux de Jerrold J. Katz et de ses collègues dans les années 1960 et 1970 (Katz et Fodor 1962, Katz et Postal 1964, Katz 1972). Cette approche suppose que la définition est de nature purement linguistique. Cette définition serait cohérente avec votre conception des chaises : ce que vous savez des chaises oriente votre définition de celles-ci. Toutefois, à proprement parler, le sens lui-même n’est pas un concept. Si nous supposons qu’il y a une séparation entre la connaissance lexicale et la connaissance du monde, nous pourrions penser que des énoncés comme « c’est un objet dénombrable », « on peut s’asseoir dessus », « l’objet a un dossier », « l’objet a un siège », etc. feraient partie de la connaissance lexicale. La connaissance du monde non lexicale des chaises peut inclure des énoncés comme « on peut se tenir dessus », « elles sont souvent en bois », « on peut les acheter », « les gens achètent généralement des chaises assorties à leur table de cuisine », « IKEA vend des chaises », « il existe un jeu qui consiste à écouter de la musique et à marcher autour des chaises, puis à s’asseoir sur l’une d’elles lorsque la musique s’arrête », « j’aime les chaises », etc. Selon les normes conventionnelles, on considère généralement que la connaissance non lexicale comprend des éléments comme les sentiments subjectifs évoqués et les propriétés qui sont décrites à l’aide de qualifiants non universels comme ; « habituellement » et « souvent ». Cependant, il est difficile de distinguer ce qui est considéré comme une connaissance lexicale de ce qui ne l’est pas, et il n’y a pas de consensus sur ce qui constitue une connaissance linguistique par rapport à une connaissance du monde. Il semble certainement que les énoncés comme « les gens achètent généralement des chaises assorties à leur table de cuisine » ne font pas partie de la « définition » de chaise, mais qu’en est-il d’un énoncé comme « elles ont généralement quatre pieds »?
;Certains linguistes soutiendraient que seules les conditions nécessaires et suffisantes pour définir une ;chaise feraient partie de son sens lexical – soit juste assez d’informations pour la distinguer d’autres classes d’objets. Pour reprendre la terminologie de la section 7.3, le sens lexical inclurait uniquement les éléments que l’énoncé x est une chaise ;impliquerait. Ainsi, si x est une chaise, les conditions nécessaires et suffisantes pour définir chaise formeraient la « liste de contrôle » suivante :
- le but de x est de permettre à une personne de s’asseoir;
- x a un siège;
- x a un dossier.
Pour illustrer un autre exemple, les conditions nécessaires et suffisantes pour définir biche pourraient être les suivantes :
- x est un cerf (une sorte d’animal);
- x est un adulte;
- x est une femelle.
Nous appelons ces conditions « conditions nécessaires et suffisantes » parce qu’elles sont nécessaires pour distinguer la catégorie biche des autres catégories et qu’elles sont également suffisantes pour effectuer une distinction (c’est-à-dire qu’il n’est pas nécessaire d’ajouter d’autres conditions). Ainsi, pour le mot ; biche, il est nécessaire de préciser que « x est un cerf », sans quoi nous inclurions à tort d’autres animaux femelles adultes dans la catégorie ;biche, ;par exemple, les vaches. L’énoncé « x est une femelle » est également nécessaire : sans celui-ci, nous inclurions à tort d’autres cerfs adultes, par exemple les mâles. Collectivement, ces quatre conditions sont suffisantes : nous n’avons pas besoin de conditions supplémentaires comme « x vit dans une forêt »; « certaines vivent dans les montagnes ». Les conditions énumérées sont suffisantes parce qu’il s’agit du nombre minimum de conditions nécessaires pour distinguer les biches des non-biches.
La limite de cette approche de type « liste de contrôle » du sens lexical réside dans le fait que la frontière entre les catégories de choses n’est pas aussi claire que ne le laisse entendre la théorie. Les mots chaise et biche pourraient être des catégories relativement intuitives ;(nous pouvons avoir des doutes quant à l’idée qu’une chaise nécessite un dossier; effectuez une recherche d’images en ligne pour « chaise sans dossier » entre guillemets, vous verrez bien!). Mais qu’en est-il des autres objets? Qu’est-ce qui distingue une veste d’un manteau? Quel est le sens du verbe « tourner » par rapport à « tournoyer »? Quelle est la quantité d’humidité nécessaire pour qualifier quelque chose de « moite »? Un hot-dog est-il un sandwich? Effectuez une recherche à propos de l’expression anglaise « the cube rule » sur Internet afin de voir les tentatives comiques et infructueuses de certaines personnes qui tentent de définir les conditions nécessaires et suffisantes pour certaines catégories d’aliments.
L’expérience montre que les gens n’ont souvent pas de jugement précis à l’égard des catégories de choses. Examinons les images de la figure 7.6 ci-dessous qui s’inspirent des stimuli de l’étude de Labov (1973).
Votre tâche est la suivante : classez chacun des objets étiquetés de 1 à 5 dans la catégorie des tasses ou des bols. La plupart des gens s’accordent pour dire que 1 est une tasse, tandis que 5 est un bol. Les gens sont généralement beaucoup moins certains en ce qui concerne les objets 2 à 4, en particulier le 3, ce qui suscite parfois même des désaccords. Si nous formulons l’hypothèse que dans notre lexique mental des conditions nécessaires et suffisantes clairement définies sont répertoriées pour la notion de « tasse », nous devrions être en mesure de catégoriser les éléments 1 à 5 comme étant une tasse ou non sans aucun problème. Le fait que nous ne puissions pas le faire suggère que le sens ne se limite pas à une liste d’exigences minimales. Il est intéressant de noter que les participants à une expérience de ce type estiment que des informations comme « ce qui entre dans cet objet » sont utiles dans le processus de catégorisation. Par exemple, si l’objet 3 contenait du macaroni au fromage, les gens diraient probablement qu’il s’agit d’un bol. S’il contenait du thé, les gens seraient plus enclins à dire qu’il s’agit d’une tasse. Il semble que les frontières entre les catégories soient floues et que le sens lexical des mots repose sur une connaissance du monde bien plus importante que les simples conditions « nécessaires et suffisantes ».
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Les sens lexicaux sont-ils des concepts?
La première théorie du sens lexical que nous avons examinée (figure 7.5) partait du principe que le sens lexical est une chose distincte des concepts. Une théorie concurrente du sens lexical veut que les sens lexicaux soient des concepts. Autrement dit, selon cette approche, le listème ;chaise dans le lexique n’a pas de « définition » dans l’entrée lexicale – le concept qui est associé à ;chaise est le « sens ». La figure 7.7 illustre une façon dont ce type d’approche peut fonctionner. Encore une fois, l’étoile dans le diagramme indique le « sens » du mot selon cette approche. Comparez cette représentation à celle de la figure 7.5.
Cette version de la théorie des « concepts en tant que sens » est ce que nous pourrions appeler l’approche maximaliste : littéralement, le « sens » de ;chaise ; comprendrait tout ce que vous savez sur les chaises, y compris des choses comme « IKEA vend des chaises » et « il existe un jeu qui consiste à écouter de la musique et à marcher autour des chaises, puis à s’asseoir sur l’une d’elles lorsque la musique s’arrête ». La théorie de sémantique conceptuelle de Ray Jackendoff (1976) adopte cette approche. Selon la sémantique conceptuelle, seules la phonologie et la syntaxe du listème sont directement associées au lexique. L’entrée lexicale ne contient pas de sémantique distincte du listème – le sens est la représentation conceptuelle dans votre cognition à laquelle le listème est lié. L’une des raisons pour postuler que notre faculté linguistique a accès à notre faculté cognitive générale est le fait que la langue est quelque chose que nous utilisons pour réagir aux choses que nous percevons. Nous décrivons les choses que nous voyons, touchons, entendons, etc.
Une approche ;intermédiaire pourrait se situer entre l’approche du « sens en tant que définition » et l’approche du « sens en tant que concepts ». Selon ce type d’approche, les listèmes ont une représentation sémantique dans l’entrée lexicale du lexique (comme dans la figure 7.5), mais le sens lexical a un accès limité au module conceptuel cognitif. Tous les sémanticiens sont d’accord pour dire qu’il existe des phénomènes linguistiques influencés par certains concepts.
Par exemple, I started a meal en anglais peut signifier « I started eating a meal » (J’ai commencé à manger un repas) ou « I started preparing a meal » (J’ai commencé à préparer un repas), tandis que I started a book signifie « I started reading a book » (J’ai commencé à lire un livre) ou « I started writing a book » (J’ai commencé à écrire un livre). Le premier sens de chaque mot renvoie au but prévu de cet objet, et le second sens indique comment cet objet a été créé. De telles données nous amènent à constater que les mots activent des concepts comme « le but de l’objet » et la « manière dont l’objet a été créé ». Une façon d’analyser cela dans le cadre de l’architecture de l’esprit est que le sens lexical de repas, livre, chaise, tasse, etc. (et de tous les noms, en fait) sur le plan de la compétence linguistique possède un modèle qui demande de « préciser le but prévu de cet objet » et de « préciser la manière dont l’objet a été créé ». Ensuite, il récupère les informations nécessaires à partir de vos concepts sur le plan cognitif. C’est à peu près l’approche adoptée, entre autres, par la théorie du lexique génératif de James Pustejovsky (1995).
Que vous pensiez ou non que les sens lexicaux sont des concepts, il y a une chose qu’aucune des deux approches n’a expliquée jusqu’à présent : les effets des ;prototypes ;. Nous avons déjà vu dans l’expérience « tasse ou bol? » que certains objets sont « manifestement » des tasses ou « manifestement » des bols, et que d’autres se situent dans la zone grise. Même si vous ne pouvez pas dire précisément ce qui fait qu’une tasse est une tasse,
vous avez probablement des intuitions quant à l’aspect d’une tasse typique : pour de nombreux Canadiens, une ;tasse prototypique ;ressemble probablement à celle de la figure 7.8. Un membre prototypique d’une catégorie occupe une position centrale dans cette catégorie; une tasse prototypique est une tasse qui représente parfaitement les caractéristiques typiques d’une tasse. Si je vous demande d’imaginer une chaise, à quoi pensez-vous immédiatement? Beaucoup d’entre vous ont probablement imaginé une chose semblable à celle présentée à la figure 7.9 (une chaise prototypique) plutôt qu’une chose comme celle présentée à la figure 7.10 (une chaise non prototypique).
Si je vous demandais de nommer cinq espèces d’oiseaux, qu’écririez-vous? En général, des oiseaux comme le rouge-gorge et le moineau ;sont en tête de liste pour de nombreuses personnes, mais des oiseaux comme le ;pingouin ne sont pas nommés aussi fréquemment. De telles expériences, rendues célèbres par Eleanor Rosch, suggèrent que notre esprit organise les concepts en fonction de leur prototypicalité (Rosch 1973, 1975, entre autres).
Si nous adoptons l’approche selon laquelle « les sens sont des concepts » dans le cadre du sens lexical, alors nous pourrions modifier l’architecture de l’esprit pour qu’elle ressemble à ceci :
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Selon la théorie illustrée à la figure 7.11, nous supposerions toujours que le sens lexical de ;chaise est le concept associé à chaise, mais ce concept aurait une structure plus élaborée. Auparavant, le concept de chaise était un ensemble désorganisé de ce que vous saviez sur les chaises. Ainsi, les énoncés « la chaise musicale est un jeu qui nécessite des chaises » et « les chaises ont parfois un seul pied » auraient eu la même importance que quelque chose comme « le but d’une chaise est de permettre à une personne de s’asseoir ». Selon la théorie du prototype des concepts, le concept de chaise serait organisé en fonction de la prototypicalité, le prototype du concept étant le « noyau ». Cela signifie qu’au « centre » de votre connaissance des chaises, on trouve, par exemple, le fait qu’une chaise est destinée à asseoir une personne et qu’elle a généralement quatre pieds. C’est ce qui se trouve au « centre » du concept qui aura plus d’importance dans l’organisation du concept. En d’autres mots, ce qui est au centre serait considéré comme plus important pour déterminer ce qu’est une chaise. Des informations moins centrales, telles que le fait que la chaise musicale est un jeu qui nécessite des chaises ou que parfois les chaises n’ont qu’un seul pied, seraient plus éloignées de ce noyau conceptuel. Cela explique pourquoi nous avons tendance à penser à l’exemple le plus prototypique d’une catégorie lorsqu’on nous demande de nommer un membre de cette catégorie.
La langue, le pouvoir et notre relation avec les mots
Quelle que soit la théorie du sens lexical que nous adoptons, il est indéniable que nos expériences individuelles façonnent notre rapport aux mots. Cela signifie bien sûr que notre expérience du monde influence notre compréhension du sens des mots (par exemple, la compréhension du sens de bourse par une passionnée de mode peut être très différente de celle d’une personne qui ne l’est pas), mais il y a aussi d’autres effets. Par exemple, dans une étude portant sur 51 anciens combattants, les chercheurs ont constaté que les anciens combattants ayant un TSPT (trouble de stress post-traumatique) et les anciens combattants sans TSPT traitent différemment les mots liés au combat (Khanna et al., 2017). En particulier, dans un test de Stroop ; au cours duquel les participants devaient dire le nom de la couleur dans laquelle un mot est écrit (au lieu de lire le mot lui-même), les anciens combattants ayant un TSPT (31 des 51 participants) ont répondu de manière considérablement plus lente aux mots liés au combat qu’aux mots plus neutres et qu’aux mots « menaçants » sans lien avec le combat. Aucune différence importante dans le temps de réponse aux différentes catégories de mots n’a été relevée chez les anciens combattants n’ayant pas de TSPT (20 des 51 participants). Les chercheurs ont également examiné l’activité cérébrale des anciens combattants au cours de ce type de tâche et ont observé que l’activité était réduite dans la partie du cerveau qui régule les émotions chez les anciens combattants ayant un TSPT. Comme nous l’avons vu au chapitre 1, les mots sont puissants et déclenchent parfois de fortes réactions émotionnelles et physiologiques. Des mots qui ne sont pas traumatisants pour vous peuvent avoir un effet complètement différent sur d’autres personnes. C’est une chose dont nous devrions tenir compte lorsque nous réfléchissons à la manière d’utiliser les mots. Le sens littéral du mot n’est pas la seule chose évoquée lorsqu’un mot est prononcé, et certains mots sont accompagnés d’une histoire, parfois personnelle, parfois plus répandue en tant que traumatisme transgénérationnel (en particulier chez les communautés marginalisées). Ainsi, si quelqu’un dit « ce mot m’est pénible à entendre ou à lire », essayons de ne pas rejeter son affirmation en nous limitant uniquement au sens littéral du mot ou à notre perception qui considère ce mot comme inoffensif.
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Quelle que soit la théorie du sens lexical à laquelle nous adhérons, nous savons que certaines informations influencent le comportement grammatical d’un mot. Par exemple, ;j’ai bu la chaise semble nettement étrange par rapport à ;j’ai bu le thé. Ces données suggèrent que les concepts relatifs à l’état de la matière des objets physiques sont importants dans une langue. Dans les sections suivantes, nous étudierons les autres types d’informations auxquels la langue attache généralement de l’importance, et ce, quelles que soient les langues. Cela nous aidera à répondre à des questions sur le sens lexical à un niveau plus global : quelles sont les catégories de sens présentes dans la langue?
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Vérifiez votre compréhension
Un élément interactif H5P a été exclu de cette version du texte. Vous pouvez le consulter en ligne ici, mais notez que le contenu est en anglais :
https://ecampusontario.pressbooks.pub/essentialsoflinguistics2/?p=940#h5p-71
Références
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Labov, W. (1973). The boundaries of words and their meanings. In Bailey, C.-J. and Shuy, R. W., editors, New Ways of Analyzing Variation in English, pages 340–371, Washington D.C. Georgetown University Press.
Murphy, M. L. (2010). Lexical Meaning. Cambridge University Press, Cambridge, MA.
Pustejovsky, J. (1995). The Generative Lexicon. MIT Press, Cambridge, MA.
Rosch, E. H. (1973). Natural categories. ;Cognitive psychology, ;4(3), 328-350.
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