Scénarios pour l’exercice et la discussion

 

Dans cette section, vous trouverez des exemples de scénarios que vous pouvez utiliser, en personne ou en ligne, pour permettre aux participant.e.s de s’exercer à utiliser les connaissances qu’ils ou elles ont acquises.

Ces scénarios offrent des conseils utiles sur ce qu’il faut dire à la population étudiante dans différentes situations. Si vous n’avez pas le temps de vous exercer et de discuter, essayez de prévoir un peu de temps pour passer brièvement en revue certaines des réponses. Vous pouvez fournir les scénarios sous forme de document d’accompagnement ou de fichier PDF (voir le Document 2 : Soutenir les étudiant.e.s en détresse).

Diapo 40 : scénarios

Demandez aux participant.e.s de former des groupes de deux pour discuter d’exemples de choses à dire à la population étudiante. Remettez aux participant.e.s l’un des six scénarios proposés ci-dessous afin qu’ils ou elles puissent en discuter. (Pour les séances en ligne, utilisez des salles de sous-groupes.)

Nous avons fourni six scénarios d’étudiant.e.s qui ont besoin de soutien. Regroupez-vous par deux et faites un jeu de rôle ou discutez ensemble de la manière dont vous pourriez répondre à l’étudiant.e et lui apporter votre soutien dans ce scénario. Cette activité permet de réfléchir à la manière d’exprimer votre intérêt et votre inquiétude pour l’étudiant.e et de lui proposer un soutien et toute autre ressource qui vous semble appropriée. Tenez également compte du point de vue de l’étudiant.e, en consultant la roue du bien-être.

Questions à aborder en groupe :

  • Comment pourriez-vous répondre à l’étudiant.e et lui apporter votre soutien?
  • Quels services pourriez-vous suggérer à l’étudiant.e?
  • Qui pourriez-vous consulter?
  • Quel effet cela fait-il d’imaginer offrir un soutien aux étudiant.e.s dans les scénarios?
  • Quel effet cela fait-il de poser des questions sur le suicide (ou de ne pas en poser)?

Il convient de rappeler que vous n’êtes pas obligé.e d’avoir toutes les réponses pour les étudiant.e.s, et vous n’avez pas à agir en tant que conseiller.ère. Vous pouvez réellement soutenir les gens en entamant une conversation, en manifestant votre intérêt et votre respect, et en les invitant à accéder à des services de soutien.

Options de scénarios

Les six scénarios suivants offrent aux participant.e.s l’occasion de réfléchir et de s’exercer à répondre à des situations d’étudiant.e.s en détresse. Les participant.e.s peuvent également les lire et y réfléchir durant leur temps libre.

Encouragez les participant.e.s à utiliser ces scénarios comme points de départ, et non comme texte à retenir, pour discuter et poursuivre la réflexion concernant la façon dont nous pouvons répondre avec empathie à la population étudiante tout en reconnaissant et en respectant ses forces et sa capacité à atteindre l’équilibre.

Scenarios for Practice and Discussion


Scénario 1 : étudiant.e ayant échoué à un examen

Un.e étudiant.e vient d’apprendre qu’il ou elle a échoué à un examen et se met à pleurer en parlant à son pédagogue.

Points importants

  • Mettre l’accent sur le soutien et l’empathie tout en reconnaissant les capacités de l’étudiant.e
  • Fixer une limite
  • Assurer l’orientation de l’étudiant.e

Réponses possibles des membres du corps enseignant ou du personnel

Je vois que tu es troublé.e par les résultats de l’examen. Je peux entendre la déception dans ta voix. Tu as dit que tu ne te sentais pas capable de rester pour assister au cours, mais ça m’inquiète de te voir partir comme ça. Je veux t’aider, mais je dois donner ce cours maintenant. Je me demandais si tu accepterais de parler à un.e conseiller.ère. C’est confidentiel. Aimerais-tu que quelqu’un du cours ou un.e ami.e t’accompagne? À qui vas-tu demander? Je vais appeler les services de consultation et leur dire de t’attendre.


Scénario 2 : un.e étudiant.e autochtone a besoin d’un congé pour le décès d’un membre de sa famille

Un.e étudiant.e autochtone entre dans votre bureau, bouleversé.e. Il ou elle vous révèle qu’un proche parent vient de mourir subitement et qu’il ou elle est stressé.e à l’idée de demander un congé à son pédagogue pour rentrer chez lui ou elle et assister à la cérémonie et aux funérailles. Il ou elle vous explique que les protocoles culturels lors du décès d’un membre de la famille sont complexes et peuvent prendre jusqu’à une semaine ou plus. L’étudiant.e. se sent dépassé.e parce qu’il ou elle veut être avec sa famille et sa communauté, mais aussi parce qu’il ou elle a des projets à rendre dans beaucoup de cours. Il ou elle exprime des sentiments de désespoir au cours de cette interaction.

Points importants

  • Mettre l’accent sur le soutien et l’empathie tout en reconnaissant les capacités de l’étudiant.e
  • Mettre l’étudiant.e en contact avec le personnel des services aux étudiant.e.s autochtones (ou des services aux étudiant.e.s si votre campus ne dispose pas de services aux étudiant.e.s autochtones. Ces derniers peuvent mettre l’étudiant.e en contact avec les services locaux de soutien aux Autochtones)
  • Orienter l’étudiant.e vers les services de soutien du campus et de la communauté
  • Soutenir l’étudiant.e dans ses démarches auprès des enseignant.e.s

Réponses possibles des membres du corps enseignant ou du personnel

Je suis vraiment désolé.e d’apprendre ta perte. Faire face au deuil tout en essayant de gérer d’autres responsabilités peut s’avérer très difficile. J’admire ta résilience dans une période aussi ardue. Tu cherches activement du soutien, ce qui est important pour toi de reconnaître.

Existe-t-il ici des soutiens culturels avec lesquels je pourrais t’aider à entrer en contact? As-tu parlé au personnel des services aux étudiant.e.s autochtones? Je t’aiderai avec plaisir à défendre tes besoins auprès de tes enseignant.e.s pour obtenir des congés – il existe des moyens de leur demander une prolongation pour n’importe quel travail en classe ou des devoirs. Pouvons-nous déterminer la façon dont tu vas communiquer avec tes enseignant.e.s? Veux-tu que je te mette en contact avec les services aux étudiant.e.s autochtones? Je peux te présenter le personnel si tu ne le connais pas déjà. Je pense qu’il sera très réceptif à l’idée de te soutenir dans tes démarches auprès de tes enseignant.e.s et qu’il pourra peut-être t’apporter un soutien communautaire ou culturel.


Scénario 3 : étudiant.e étranger.ère ayant échoué à un examen

Un.e étudiant.e étranger.ère en probation vient d’échouer à un examen. L’étudiant.e craint d’être suspendu.e et de devoir retourner dans son pays d’origine, mais ce serait une honte pour sa famille et il ou elle ne pourrait pas y faire face. L’étudiant.e affirme ne pas voir d’autre solution que d’en finir.

Points importants

  • Mettre l’accent sur le soutien et l’empathie tout en reconnaissant les capacités de l’étudiant.e
  • Poser des questions sur le suicide
  • Assurer l’orientation ou le suivi de l’étudiant.e

Réponses possibles des membres du corps enseignant ou du personnel

Je vois que tu es troublé.e par les résultats de l’examen. J’entends la déception dans ta voix et je comprends que tu puisses craindre la suite des choses. Lorsque tu dis que tu pourrais en finir, je me demande si tu veux dire que tu penses au suicide. Je veux t’aider à rester en sécurité et à trouver un dénouement positif à cette épreuve. Je me demandais si tu accepterais de parler à un.e conseiller.ère. C’est confidentiel et je pense qu’il serait avisé de le faire. J’aimerais t’y accompagner.

Si l’étudiant.e refuse, vous pouvez dire : « Nous pourrions également appeler la ligne d’écoute téléphonique ensemble pour que tu puisses parler avec eux et trouver des ressources ».

Si l’étudiant.e refuse, vous pouvez dire : « Je me soucie de toi et je suis inquiet.ète. Pour me rassurer, j’ai besoin que quelqu’un te contacte pour voir comment tu vas et t’apporter du soutien ».


Scénario 4 : étudiant.e n’ayant pas reçu d’aide financière (prêt étudiant)

Un.e étudiant.e se présente agité.e et en larmes. Il ou elle vient d’apprendre le refus de sa demande de prêt étudiant. Il ou elle a parlé à ses parents, qui lui ont clairement signifié qu’ils ne lui donneraient pas d’argent. Il ou elle a payé ses frais de scolarité, mais n’aura pas assez d’argent pour terminer le trimestre et envisage d’abandonner ses études.

Points importants

  • Mettre l’accent sur le soutien et l’empathie tout en reconnaissant les capacités de l’étudiant.e
  • Assurer l’orientation ou le suivi de l’étudiant.e

Réponses possibles des membres du corps enseignant ou du personnel

Je suis désolé.e que tu traverses une période si difficile. Je comprends à quel point ça te perturbe et à quel point tu souhaites suivre ces cours. As-tu parlé de tes préoccupations à quelqu’un du bureau d’aide financière? Sais-tu où se trouve ce bureau? As-tu parlé au président ou à la présidente de ton département ou à une personne de l’aide scolaire?

As-tu quelqu’un à qui tu peux parler de cette situation? Peut-être trouverais-tu utile de parler à quelqu’un des services de consultation afin d’élaborer un plan pour les prochaines étapes. Ils se trouvent juste au bout du couloir. Je peux t’y accompagner si tu veux. Si tu as besoin d’aide en dehors des heures d’ouverture, tu peux aussi appeler la ligne d’aide téléphonique pour obtenir du soutien. Voici le numéro.


Scénario 5 : étudiant.e transgenre combattant la discrimination et l’isolement

Un.e étudiant.e qui vous a révélé par le passé être transgenre vous aborde en larmes. Lorsque vous lui demandez ce qui se passe, il ou elle vous répond avoir profité des vacances en famille pour faire son dévoilement. La réaction de la famille n’a pas été positive et l’étudiant.e vous dit que ses parents ont fait des commentaires blessants et désobligeants au cours de la discussion. L’étudiant.e dit des choses comme : « C’est tellement difficile. Je ne peux pas continuer comme ça » et « Je ne sais pas pourquoi j’essaie encore. Mes propres parents ne m’aiment pas et ne m’acceptent pas comme je suis. Je suis fatigué.e de devoir me valider et me reconnaître. » Il ou elle partage d’autres sentiments plus généraux de solitude et de désespoir.

Points importants

  • Mettre l’accent sur le soutien et l’empathie tout en reconnaissant les capacités de l’étudiant.e
  • Remercier l’étudiant.e de vous avoir confié cet incident difficile et lui expliquer que vous pouvez l’orienter vers des ressources au sein de l’établissement ou de la communauté, le cas échéant
  • Valider son expérience et reconnaître (le cas échéant) que, bien que vous ne sachiez pas personnellement ce que l’étudiant.e peut vivre, vous pouvez voir que c’est extrêmement difficile pour lui ou elle
  • Demander à l’étudiant.e s’il ou elle a pris contact avec son association étudiante ou avec la communauté LGBTQ2S+ sur le campus ou dans la collectivité environnante pour obtenir de l’aide supplémentaire
  • Poser des questions sur le suicide ou l’automutilation
  • Souligner les points forts et la résilience dont l’étudiant.e a fait preuve jusqu’à présent et lui dire que son identité est valorisée. Mentionner qu’il ou elle est vu.e, entendu.e et reconnu.e dans votre établissement

Réponses possibles des membres du corps enseignant ou du personnel

Merci de m’avoir fait part de la situation. Je comprends que tu traverses une période très difficile qui affecte considérablement ton bien-être. Bien que je ne sache pas personnellement ce que c’est que de s’identifier à la communauté LGBTQ2S+ et de ne pas avoir le soutien ou l’acceptation de sa famille, je comprends qu’il s’agit d’un aspect absolument essentiel de ton bien-être. As-tu des idées sur la manière dont je pourrais t’aider à surmonter cette épreuve?

As-tu communiqué avec notre centre de la fierté ou le bureau de l’association étudiante du campus? Je t’y accompagnerai avec plaisir si tu veux.

Je t’ai entendu dire que tu ressentais du désespoir et que tu ne trouvais plus de sens à ta vie en général. As-tu des pensées suicidaires ou d’automutilation? Nous avons des services de consultation sur le campus qui sont confidentiels et gratuits pour toute la population étudiante. Puis-je t’accompagner jusqu’à leur bureau pour que tu puisses les rencontrer et voir si tu aimerais parler avec une personne de leur équipe?

Si l’étudiant.e refuse, vous pouvez dire : « Nous pourrions également appeler la ligne d’aide téléphonique ensemble pour que tu puisses parler avec quelqu’un et trouver des ressources ».

« Je veux que tu saches que je te soutiens. Tu es un.e membre important.e et apprécié.e de notre communauté universitaire. J’aimerais te soutenir de toutes les manières possibles pour que tu saches que tu es vu.e, apprécié.e et reconnu.e ici sur le campus. »


Scénario 6 : étudiant.e dont le comportement change radicalement

Vous avez remarqué en cours qu’il est arrivé à quelques reprises qu’un.e étudiant.e porte les mêmes vêtements et semble quelque peu échevelé.e. Il ou elle semble tantôt tendu.e, tantôt endormi.e pendant les cours. Lors du dernier cours, vous êtes passé à côté et vous avez eu l’impression de sentir une odeur d’alcool. Il ou elle a rendu ses devoirs mais ils étaient médiocres et ses notes ont baissé. Vous n’avez pas reçu son dernier devoir. Vous ressentez de l’inquiétude, mais vous ne savez pas si toutes ces observations sont suffisantes pour agir.

Points importants

  • Consulter des collègues – discuter avec le ou la président.e ou le ou la doyen.ne
  • Discuter avec les services de consultation. Téléphoner pour discuter de la situation et obtenir de l’information sur les ressources possibles. Discuter de la manière dont ils pourraient structurer la conversation avec l’étudiant.e
  • Si l’on se sent prêt.e à assumer ce rôle, inviter l’étudiant.e à une rencontre. Au cours de cette conversation, mettre l’accent sur le soutien et l’empathie tout en reconnaissant les capacités de l’étudiant.e. Assurer ensuite l’orientation ou le suivi de l’étudiant.e

Réponses possibles des membres du corps enseignant ou du personnel

Merci de me rencontrer. Je me demandais comment tu allais. Je vois que tu es motivé.e, car tu as été assidu.e. Au début, tu semblais enthousiaste à propos de la matière et des discussions. Cependant, tu sembles tendu.e et fatigué.e. Tes notes ont baissé et ton dernier devoir est en retard. Lors du dernier cours, j’ai eu l’impression de sentir une odeur d’alcool. Je me demande comment tu vas et je crains que tu traverses une période difficile qui t’empêche de faire de ton mieux dans tes études.

Je suis ravi.e que nous parlions, même si j’ai l’impression que ce n’est pas mon domaine/rôle de discuter en détail de ce qui se passe. Je trouve que dans les moments difficiles, il est utile d’aller chercher de l’aide. Demander de l’aide, c’est faire preuve de courage, et non de faiblesse, et montrer que l’on est déterminé.e à surmonter les moments difficiles. As-tu quelqu’un à qui parler? As-tu envisagé d’accéder aux services de consultation pour parler ou te renseigner sur les ressources disponibles? C’est confidentiel.

Il existe d’autres ressources sur le campus, et je me demande si tu les connais et si certaines te seraient utiles. Le site Web du campus répertorie toutes les ressources destinées à la population étudiante en un seul endroit : je serais ravi.e de te le montrer. Il est également bon de connaître l’existence de la ligne d’aide téléphonique, qui peut offrir un soutien et des idées de ressources communautaires.

Attributions du texte

  • Ce chapitre s’inspire de l’ouvrage Capacity to Connect: Supporting Students from Distress to Suicide (Capacité à créer des liens : soutenir les étudiant.e.s en détresse ou à risque de suicide). © Université Vancouver Island. Adaptation par Barbara Johnston et Jewell Gillies. Licence CC BY 4.0.

Licence

Capacité à créer des liens : soutenir la santé mentale et le bien-être de la population étudiante© par Gemma Armstrong, Michelle Daoust, Ycha Gil, Albert Seinen, Faye Shedletzky, Jewell Gillies, Barbara Johnston, and Liz Warwick. Tous droits réservés.

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