Modèles de santé mentale

[1] La plupart des gens souffriront de troubles de santé mentale de ce type à un moment ou à un autre de leur vie.

Les maladies mentales sont des affections qui perturbent la pensée, les émotions, l’humeur ou le comportement d’une personne, comme la dépression, l’anxiété, le trouble de stress post-traumatique (TSPT), le trouble bipolaire ou la schizophrénie. Ces troubles peuvent être occasionnels ou durables (chroniques) et affecter la capacité d’une personne à établir des liens avec les autres et à fonctionner au quotidien.

La santé mentale ne se résume pas à l’absence de maladie mentale. Elle englobe notre bien-être émotionnel, psychologique et social. Elle est influencée par de nombreux facteurs et a une incidence sur la manière dont nous gérons le stress au quotidien et sur nos relations avec les autres.

Diapo 15 : santé mentale et maladie mentale

Une personne atteinte d’une maladie mentale peut avoir une bonne santé mentale et s’épanouir. De même, une personne peut avoir une santé mentale languissante ou une mauvaise santé mentale sans qu’on lui ait diagnostiqué une maladie mentale. Le modèle de double continuum de Corey Keyes illustre cette situation.

Diapo 16 : modèle de double continuum de Corey Keyes

Continuum de la santé mentale

Cliquez sur les signes + sur le continuum de la santé mentale ci-dessous pour en savoir plus sur chaque aspect.

Le continuum de la santé mentale est une autre façon d’envisager la santé mentale. Nous avons tous.tes une santé mentale évolutive. Nous vivons des changements d’humeur, des changements de notre niveau d’anxiété – attribuables à des facteurs de stress de la vie quotidienne ou à des crises – et ces changements peuvent être considérés comme faisant partie d’un spectre ou d’un continuum. Sur ce continuum, nous pouvons passer de niveaux de fonctionnement plus sains à des niveaux plus perturbés et vice-versa. À chaque niveau, il existe des ressources pour promouvoir la santé et réduire les perturbations.

En santé

À une extrémité du continuum, nous avons des périodes où notre santé est bonne, où nous pouvons nous adapter à toute situation et où nous pouvons faire les choses qu’il faut ou que nous voulons faire. C’est ce que nous appelons un fonctionnement sain. Pour revenir à la roue du bien-être, il s’agit du moment où tout est en équilibre sur la roue ou dans notre vie.

Perturbation faible

Il y a des moments dans notre vie où nous subissons ce que nous appelons un stress prévisible ou courant. Ces expériences de stress sont prévisibles à certains moments de notre vie – elles peuvent être courantes et réversibles, et elles sont généralement temporaires, comme le stress qu’éprouve la population étudiante en période d’examen. Les étudiant.e.s peuvent garder l’espoir que lorsque tout sera terminé, ils ou elles se sentiront probablement beaucoup mieux – le facteur de stress prendra fin et cela engendre généralement un certain soulagement.

Il arrive à tout le monde de ressentir de la déprime, du stress ou de la peur. La plupart du temps, ces sentiments passent. Parfois, une personne a simplement besoin de parler à quelqu’un et de se faire rappeler qu’elle est résiliente et qu’elle a d’autres points forts, même si elle éprouve des difficultés dans une sphère de sa vie.

Perturbation modérée

Le niveau suivant est la perturbation modérée, qui signifie une atteinte plus grave à la santé mentale. À ce stade, la perturbation s’aggrave et affecte d’autres aspects de la vie de la personne et sa capacité à fonctionner. La fin d’une relation ou des pressions financières peuvent être à l’origine d’une perturbation plus modérée. Sur la roue du bien-être, plusieurs dimensions du bien-être sont altérées et le déséquilibre est plus grave.

Perturbation importante

On parle de perturbation importante lorsqu’une personne est incapable de se débrouiller seule en raison d’une déficience fonctionnelle importante et persistante. Il est possible qu’elle doive prendre des congés et demander l’aide d’un.e conseiller.ère, d’un.e médecin ou de l’hôpital en raison d’une maladie mentale comme l’anxiété, la dépression ou le trouble de stress post-traumatique (TSPT).

Groupes marginalisés et santé mentale

Lorsque nous parlons de santé mentale, nous devons également tenir compte de facteurs comme la race, l’orientation sexuelle, la classe sociale, l’âge, le handicap et le genre, ainsi que des expériences de vie uniques et des facteurs de stress qui les accompagnent. Certain.e.s étudiant.e.s sont confronté.e.s à des inégalités, à la discrimination et à la violence en raison de leur race, de leur orientation sexuelle ou de leur handicap. Ces facteurs de stress uniques et précis ont une influence sur la santé mentale et physique, et ces étudiant.e.s portent souvent un fardeau plus lourd en matière de santé mentale et sont confronté.e.s à davantage d’obstacles pour avoir accès aux soins.

En créant un environnement culturellement sécuritaire, nous pouvons contribuer à ce que chaque étudiant.e ait le sentiment que son identité personnelle, sociale et culturelle est respectée et valorisée.

Diapo 18 : groupes marginalisés et santé mentale

Étudiant.e.s étranger.ère.s

Les étudiant.e.s étranger.ère.s de premier cycle ou de cycle supérieur sont souvent soumis.e.s à une forte pression et les enjeux sont souvent très importants pour eux ou elles. Leurs frais de scolarité sont élevés, ils ou elles sont venu.e.s de loin pour fréquenter un établissement d’enseignement postsecondaire en C.-B. et ils ou elles ressentent une forte pression pour obtenir de bons résultats. Ces jeunes peuvent avoir du mal à s’adapter à une nouvelle culture ou à apprendre l’anglais, et leur pays, leur famille et leurs ami.e.s peuvent leur manquer. La conception de la santé mentale et du bien-être est différente d’une culture à l’autre. Les étudiant.e.s étranger.ère.s peuvent avoir une compréhension différente de l’incidence de la santé mentale sur leurs résultats, et il est possible qu’ils ou elles ne soient pas au courant des systèmes de soutien à leur disposition à leur arrivée.

Étudiant.e.s autochtones

Les étudiant.e.s autochtones peuvent éprouver des difficultés à s’adapter à un milieu universitaire urbain, car ils ou elles proviennent d’une communauté où ils ou elles sont entouré.e.s de leur famille et de leurs voisin.e.s qui partagent la même culture et les mêmes croyances spirituelles. Ces jeunes peuvent être la première génération à poursuivre des études postsecondaires et leur maison, leur famille, leurs aîné.e.s et leur communauté peuvent leur manquer. L’impact des pensionnats et d’autres politiques coloniales a créé une adversité permanente pour les peuples autochtones, et il est prouvé que ces situations ont créé des traumatismes intergénérationnels. Bon nombre d’étudiant.e.s autochtones peuvent également manquer de confiance envers les établissements d’enseignement et de soins de santé en raison des expériences négatives ou traumatisantes qu’eux-mêmes ou elles-mêmes, leur famille et leurs ami.e.s ont vécues dans le passé.

Étudiant.e.s LGBTQ2S+

Les personnes LGBTQ2S+ (lesbiennes, gaies, bisexuelles, transgenres, queers, bispirituelles) courent un risque beaucoup plus élevé de souffrir de troubles de santé mentale, d’abus de substances et d’avoir des pensées suicidaires que la population générale.[2] L’homophobie et les stéréotypes négatifs sur les personnes LGBTQ2S+ peuvent constituer un obstacle au dévoilement de cette partie importante de l’identité d’un.e étudiant.e. Lorsque les gens expriment ouvertement cette partie d’eux-mêmes, ils s’inquiètent du risque d’être rejetés par leurs pairs, leurs collègues et leurs ami.e.s, ce qui peut exacerber le sentiment de solitude. Leurs besoins en matière de santé peuvent être uniques et complexes, et les établissements de soins de santé peuvent sembler peu sécuritaires ou inconfortables pour certaines personnes.

Étudiant.e.s en situation de handicap

Bon nombre d’étudiant.e.s vivent avec un type de handicap physique, cognitif, sensoriel, mental ou autre. Quels que soient leurs capacités et leurs antécédents, la population étudiante a droit à un milieu postsecondaire inclusif et respectueux. Malheureusement, de nombreux établissements ne sont pas conçus pour soutenir pleinement les personnes qui ont besoin d’accommodements supplémentaires, et les étudiant.e.s en situation de handicap se heurtent fréquemment à des problèmes d’accessibilité et à des obstacles supplémentaires pour réussir leurs études. En plus de devoir s’y retrouver dans l’environnement complexe d’un établissement postsecondaire qui n’est pas conçu pour eux, les étudiant.e.s en situation de handicap doivent souvent lutter contre les stéréotypes négatifs, les préjugés et la discrimination. Ces nombreux défis supplémentaires peuvent avoir des effets néfastes sur la santé mentale.

Étudiant.e.s racisé.e.s

Les étudiant.e.s racisé.e.s, comme les étudiant.e.s noir.e.s et autochtones ont sans doute été confronté.e.s au racisme et à la discrimination à de nombreuses reprises au cours de leur vie. Le racisme peut englober toute une série de paroles et de gestes, depuis le racisme exprimé ouvertement par la violence ou des insultes jusqu’aux microagressions (interactions quotidiennes et subtiles qui rabaissent ou humilient une personne en raison de sa race). Parfois, les microagressions ne sont pas intentionnelles, mais elles peuvent tout de même être très nuisibles et constituent une forme de racisme que subissent beaucoup d’étudiant.e.s. Ces interactions négatives répétées peuvent parfois être accablantes, en particulier dans les établissements d’enseignement supérieur où la population étudiante pourrait raisonnablement penser qu’elle est à l’abri de toute forme d’intimidation, de harcèlement ou de discrimination.

Le racisme et la discrimination sous toutes leurs formes peuvent avoir des répercussions profondes sur la santé mentale de la population étudiante et entraîner un risque accru de dépression ou de suicide, une augmentation des niveaux d’anxiété et des maladies liées au stress, ainsi qu’un trouble de stress post-traumatique.

Diapo 19 : réflexion

Demandez aux participant.e.s de réfléchir à la population étudiante avec laquelle ils ou elles travaillent et aux facteurs de stress qui peuvent être propres à certains groupes.

Attributions du texte

  • Ce chapitre s’inspire de l’ouvrage Capacity to Connect: Supporting Students in Distress  (Capacité à créer des liens : soutenir les étudiant.e.s en détresse). © Université Vancouver Island. Les sections « Santé mentale et maladie mentale », « Continuum de la santé mentale » et « Groupes marginalisés et santé mentale » ont été ajoutées. Adaptation par Barbara Johnston. Licence CC BY 4.0.

Attributions de médias

  • Le modèle de double continuum © BCcampus est fondé sur le travail conceptuel de Corey Keys et un diagramme créé par l’ASEUCC et l’Association canadienne pour la santé mentale est utilisé sous licence CC BY-NC 4.0.
  • Le modèle de continuum de la santé mentale est basé sur le continuum de la santé mentale de l’Université de Victoria, adapté du continuum de la santé mentale de l’Université Queen’s et du continuum de la santé mentale du ministère de la Défense nationale du Canada.
  • Icône de la diapositive 6. reflets du cœur par www.mindgraphy.com, ES de la collection Heart and love 2 (The Noun Project), utilisation sous licence CC BY 4.0.

  1. Stephens, T, Dulberg, C, & Joubert, N. « La santé mentale de la population canadienne : une analyse exhaustive », Maladies chroniques au Canada. 1999;20(3): 118–126.
  2. U.S. Office of Disease Prevention and Health Promotion. (n.d.). Healthy people 2020: Lesbian, gay, and transgender health. https://www.healthypeople.gov/2020/topics-objectives/topic/lesbian-gay-bisexual-and-transgender-health

Licence

Capacité à créer des liens : soutenir la santé mentale et le bien-être de la population étudiante© par Gemma Armstrong, Michelle Daoust, Ycha Gil, Albert Seinen, Faye Shedletzky, Jewell Gillies, Barbara Johnston, and Liz Warwick. Tous droits réservés.

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